Avec nos partenaires au Togo, Mali, Benin et Cameroun, nous préparons des guides pratiques de traduction des Droits de l'Enfant en langues vernaculaires et adaptée au contextes culturels. Pour le Togo, le guide est déjà prêt en Francais facile ainsi qu'en 7 langues locales. Il est disponible ici. Pour chaque langue, il existent également des éditions séparées.
Nos partenaires se sont rendu compte, au cours de leurs actions de promotion des droits de l’enfant en milieu rural, que les populations villageoises méconnaissaient encore fortement les droits des enfants, voire les rejetaient carrément. Intrigués par cette situation de rejet, ils ont cherché ce qui pouvait heurter ces populations et susciter les réactions hostiles constatées.
L’expression « droits de l’enfant » existe ou est traduite dans certaines langues, mais ce qu’elle exprime réellement diffère d’une localité à l’autre ou d’une langue à
l’autre selon le langage qui a été utilisé par des animateurs pour faire comprendre le concept.
Les exemples de traduction communément utilisés reflètent peu ou, parfois pire, pas du tout le concept et l’esprit de droits de l’enfant. Par exemple : « Bou Iko » en
langue Tem qui veut dire retraduit en français « pouvoir de l’enfant » ou « Bo warè » en langue Kabyè, également « pouvoir de l’enfant » ou en langue Lamba « Yo ware hawe » « ce qui est accordé à
l’enfant », en langue N’tcham « Kbiki marabè » ce qui veut dire « loi, ce qui est écrit pour l’enfant » et en langue Ewé « dévi bé esséo » signifiant « les lois de l’enfant ».
Il en est de même pour les concepts tels que l’intérêt supérieur de l’enfant, la participation, la promotion, la dignité ou le respect ; il n’existe pas de mots
correspondants. Pour la plupart des populations rurales, du fait des traductions approximatives faites qui sont culturellement inacceptables parce que semblant vouloir nier l’autorité des parents sur
leurs enfants, les droits de l’enfant sont rejetés dans leur globalité comme venant des Européens et totalement inadaptés pour elles et leurs réalités.
Dans le cadre du projet, certains droits de l'enfant que les acteurs locaux jugent être les plus importants dans leur quotidien, sont traduits en langues
vernaculaires. Ces traductions sont culturellement adaptées en prenant des expressions locales, des exemples du quotidien et des proverbes traditionnels afin de créer une forte acceptation des droits
de l'enfant comme définis dans la Charte Africaine des Droits et du Bien-Etre de l'Enfant (CADBE).
Une large diffusion de cette publication sera faite dans les régions des langues locales concernées à travers des ateliers ou rencontres de vulgarisation entre les
acteurs de défense des droits des enfants y compris les médias en présence des ministères concernés et des différentes académies ayant participé à cette recherche, vulgarisation au sein des
groupements chargés d’alphabétisation surtout dans les milieux ruraux.
Tous les acteurs de promotion des droits des enfants pourront s’en servir lors des campagnes de sensibilisation.
Suivi-évaluation : Il est prévu de faire, au moment opportun, un suivi au sein des différentes communautés concernées afin de relever les changements de comportements
observés après la publication et vulgarisation de la recherche.
Un véritable environnement protecteur des enfants est créé par la participation des acteurs et des populations locales qui connaissent et adhèrent aux droits de l'enfant. Ils comprennent ce que sont leurs responsabilités envers les enfants et les acceptent.
A cette fin, des guides sont élaborés avec des linguistes locaux, des experts en matière des droits de l'enfant et des groupements d'enfants, de jeunes et des parents.
Ces guides expliquent en langues vernaculaires et avec des exemples ce que sont les droits de l'enfant et quelles responsabilités en résultent pour les parents, la communauté ainsi que pour les
enfants mêmes.
Les publications sont faites pour :
Au profit :
L'activité fait parti de nos projets en cours avec nos partenaires.
photo en tête : Des enfants et jeunes parlent devant leur communauté en langues locales. Pour cela, il faut des traductions adaptées au contexte local et culturellement acceptées. © ALDEPA